Pourquoi dit-on qu’avoir les dents écartées porte bonheur ?

un homme souriant

Un petit écart entre les dents peut faire bien plus que marquer un sourire, parce qu’apparemment, il raconte une histoire. Et pas n’importe laquelle. Car derrière les fameuses « dents du bonheur » se cache une origine militaire étonnante, un héritage linguistique venu de loin, et une symbolique qui traverse les siècles. Le point sur le sujet avec Geoffrey Migliardi !

Quand un sourire épargnait la guerre

L’expression « dents du bonheur » est loin d’être une invention marketing ou un compliment poétique. Elle remonte au XIXe siècle, en pleine époque napoléonienne. A cette époque, le recrutement des soldats obéissait à des critères aussi physiques que pratiques. Une mâchoire solide, et surtout des incisives serrées, étaient un atout de survie. Pourquoi ? Parce que les soldats devaient pouvoir, à deux mains occupées par leur fusil, déchirer à pleines dents les cartouches en papier contenant la poudre. Inutile de préciser qu’un espace entre les dents – ce fameux diastème – compliquait sérieusement la manœuvre. Résultat : ceux qui en étaient porteurs étaient tout bonnement réformés. Et donc, exemptés de partir sur le front. Un coup de chance ? Oui. Et voilà comment est né le lien entre ce petit vide dentaire et le mot « bonheur ».

Le diastème, un charme naturel… parfois contraignant

Appelé médicalement diastème — du grec diastema, signifiant intervalle — ce petit espace, le plus souvent situé entre les deux incisives supérieures, peut être congénital ou acquis. Plusieurs facteurs peuvent en être à l’origine : dents trop petites par rapport à la mâchoire, frein labial trop court, agénésie (absence de certaines dents), anomalies de croissance ou même pathologies comme les maladies parodontales. S’il confère indéniablement un certain charme, en particulier chez des personnalités comme Vanessa Paradis, Yannick Noah ou encore Laurent Voulzy, il peut aussi poser quelques problèmes. Rétention alimentaire, inflammations des gencives, troubles de prononciation ou complexes esthétiques sont autant de raisons pouvant motiver une correction.

Des solutions pour ceux qui veulent refermer le sourire

Le diastème peut parfaitement être corrigé, à condition que le porteur en ressente le besoin. Orthodontie, facettes en céramique, implants, bridges… les options sont nombreuses et s’adaptent à chaque situation. Dans les cas où un frein labial trop rigide est en cause, une freinectomie — une petite intervention chirurgicale — peut être envisagée pour libérer la tension et permettre aux dents de se rapprocher naturellement. Mais encore faut-il en avoir envie. Car ce petit écart, loin d’être une imperfection, est souvent perçu comme un signe distinctif, une touche d’originalité… et, pour les superstitieux, un vrai porte-bonheur.

Alors, faut-il le corriger ou l’assumer fièrement ? Le choix appartient à chacun. Mais une chose est sûre, dans ce petit espace, il y a bien plus qu’un simple vide. Il y a une histoire, une chance… et parfois, un sourire sauvé.

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